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Les effets du Brexit continuent de se faire sentir en Grande-Bretagne. Cette fois, plus de 100 000 conducteurs de poids lourds manqueraient à l’appel.

Le scénario pourrait être le même que celui qui s’est déjà produit quand le Royaume-Uni a quitté l’Union. Les rayons des supermarchés pourraient se vider. Il est à craindre que les pénuries potentielles conduisent à des achats de panique et à un retour du comportement de stockage observé au printemps 2020. Le quotidien britannique The Guardian souligne même que cette situation pourrait aussi avoir de sérieuses répercussions sur les cantines scolaires.

Aussi pour alerter le gouvernement, les principales associations du secteur alimentaire,  notamment la Food and Drink Federation, la Cold Chain Federation et de nombreuses autres se sont joints aux géants de la logistique tels que Eddie Stobart, Wincanton, XPO Logistics et Kuehne+Nagel, pour signer une lettre commune.

Cette lettre envoyée le 23 juin au Premier ministre Boris Johnson, demandait son intervention personnelle pour permettre l’accès à la main-d’œuvre européenne en introduisant des visas de travail temporaires pour les conducteurs de poids lourds.

Les raisons

Ce qui inquiète les signataires de la lettre, c’est l’approche des vacances d’été, la difficulté constante à relancer l’économie après la stagnation provoquée par le Brexit, et les pics de demande de nourriture et de boissons dus aux fortes chaleurs et aux grands événements sportifs. En outre, la lettre avertit également que l’organisation de la période de Noël est à risque car elle commence entre août et septembre.

Hors ces dernières années au Royaume-Uni, l’économie des transports a largement reposée sur les épaules des conducteurs d’Europe de l’Est. Avec la pandémie, beaucoup sont rentrés chez eux et ne sont pas revenus.

Les solutions

Le gouvernement britannique a tenu des pourparlers d’urgence avec les groupes de logistique et les grossistes.

Mais un porte-parole du gouvernement a déclaré « je cite » que : « Notre nouveau système d’immigration implique clairement que les employeurs devraient se concentrer sur l’investissement dans notre main-d’œuvre nationale, en particulier celle qui a besoin de trouver un nouvel emploi, plutôt que de dépendre de la main-d’œuvre étrangère ». La plupart des solutions viendront de l’industrie elle-même. L’accent devra être mis sur l’amélioration des salaires et des conditions de travail », a déclaré le porte-parole

Il s’agit très certainement d’une fin de non-recevoir très politique car en coulisse des responsables du ministère de l’Environnement, de l’Alimentation et des Affaires rurales (Defra) auraient discuté de solutions potentielles, notamment l’assouplissement des restrictions sur les heures de travail des conducteurs. Defra envisagerait également d’inscrire les chauffeurs sur la liste officielle des professions en pénurie pour faciliter l’embauche de travailleurs étrangers.