Décarbonation du transport maritime : où en est-on ?

La Commission européenne a présenté le 14 juillet dernier un paquet climat « Fit for 55 », c’est-à-dire un lot de textes qui vise à mettre l’Europe sur la voie de la neutralité climatique d’ici à 2050. C’est une étape de plus dans la démarche écologique de l’Union européenne qui s’est fixée des objectifs de la pollution.

L’Union européenne vise à réduire d’au moins 55% ses émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport au niveau de 1990. Dès son arrivée en décembre 2019, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen avait placé son mandat sous le signe de l’écologie en annonçant un pacte vert. Elle avait donc proposé des objectifs plus ambitieux en passant le curseur de 40 à 55% de réduction des émissions.

La commission européenne a adopté des instruments législatifs qui concernent l’ensemble du secteur des transports. Première décision : le marché du carbone sera étendu aux émissions des navires qui opèrent au sein de l’Union européenne, aux navires à quai et aux voyages internationaux à destination de l’Union.

Deuxième changement : les armateurs seront tenus de restituer suffisamment de permis d’émissions de CO2 afin de couvrir 20% de leurs émissions. A partir de 2024, cette obligation passera à 45% et enfin 70% dès 2025. Cela s’explique par des objectifs de décarbonation revus à la hausse. En effet, le transport maritime devra réduire de 2% ses émissions carbone en 2025 par rapport à 2020, de 6% à partir de 2030, 13% en 2035, 26% en 2040, 59% en 2045 et enfin 75% en 2050.

L’Union européenne a également prévenu qu’elle pourrait interdire aux navires des compagnies qui ne respectent pas le système communautaire d’échange de quotas d’émissions deux années d’affilée d’accéder aux ports de l’Union.

La Commission européenne cherche à inciter les navigateurs à utiliser des carburants durables en révisant la fiscalité de l’énergie. L’idée est notamment d’augmenter la taxation des combustibles fossiles pour désinciter les compagnies.

La Commission a également décidé d’interdire aux navires à quai de polluer à partir de 2035, proposant même une pénalité financière dans le cas contraire.

Rappelons que l’industrie réclame depuis plusieurs mois déjà l’instauration d’une taxe carbone prélevée justement sur la tonne de combustible pour financer la recherche et le développement sur la thématique des carburants plus verts.