Encombrement des ports européens : les transporteurs doivent s’adapter

Après avoir d’abord touché les ports chinois et américains, c’est au tour des ports européens de subir des retards. L’encombrement des ports à l’échelle mondiale et les goulets d’étranglements ont fini par mettre les ports européens sous pression.

Inévitable, probablement. Prévisible, c’est certain. La situation est critique dans les ports américains et chinois depuis bientôt un an maintenant. Ces congestions sont, on le rappelle, causées par des retards accumulés pendant pandémie, couplés à un boom inédit de la demande à laquelle il est difficile de répondre par manque de navires et conteneurs.

Si jusqu’à présent les ports européens étaient relativement épargnés, les récents évènements tels que le blocage du Canal de Suez ou la fermeture temporaire du port de Yantian ont fini de sceller leur sort. Les retards ont eu un effet de cascade et se sont répercutés sur les ports européens.

Depuis le début de l’année 2021, ce sont 401 navires de transit transpacifique et 144 sur l’axe Asie-Europe qui sont arrivés avec au moins 15 jours de retard, d’après Sea Intelligence. C’est largement supérieur à ce qu’on a pu connaître au cours des 8 dernières années. Pour vous donner une idée, sur la période 2012-2020, seulement 388 navires effectuant une liaison entre les ports chinois et américains sont arrivés avec plus de 2 semaines de retard, et 69 pour les liaisons Asie-Europe.

Les retards qu’on observe aujourd’hui sont donc significatifs, d’autant qu’ils absorbent en fait la capacité hebdomadaire que les transporteurs tentent de maintenir. Sea Intelligence explique notamment que pour maintenir la même capacité hebdomadaire, les transporteurs devraient augmenter leur capacité nominale de 16,7%. L’analyste rappelle également qu’en février dernier, près de 12% de la capacité mondiale de conteneurs a été absorbé par les retards des navires.

Les armateurs ont dû ajuster temporairement les rotations européennes de leurs grandes boucles Asie-Europe du Nord en supprimant Hambourg et Rotterdam. Maersk et MSC ont décidé de détourner 8 escales à Hambourg, au profit du terminal Bremerhaven. HMM, Hapag-Lloyd, Yang Ming et One ont quant à eux annoncé qu’ils éviteraient pendant 7 semaines les escales de son service FE4 vers l’est à Rotterdam.

Hapag-Lloyd s’est en plus engagé à faire de la fiabilité de ses horaires un de ses principaux défis. Le transporteur allemand se serait d’ailleurs doté de nouveaux outils technologiques qui donnent des mises à jour plus rapides et plus fiables.

Du côté de CMA CGM, le groupe suspend son escale au Havre pendant 3 mois à partir du 6 juillet. La desserte du Havre sera proposée en transbordement via Anvers.