Etude du cabinet Simon-Kucher & Partners : transport et logistique durables, qui va payer ?

Selon une étude du cabinet Simon-Kucher & Partners, 55% des entreprises européennes du B2B qui font appel à des prestataires de services de transport et de logistique considèrent la durabilité comme un sujet très important.

Mais quand il s’agit de choisir un prestataire de services logistiques, seules 31% des entreprises considèrent que ce sujet reste très important. Le manque d’offres émanant des transporteurs et logisticiens pourrait en être l’une des raisons.

« Même si presque tous les grands acteurs de logistique ont fixé des objectifs clairs en matière d’émissions, conformément à l’Accord de Paris, pratiquement aucun engagement monétaire n’a été pris pour les atteindre. Et au bout du compte, on ne sait toujours pas qui va payer », souligne Franck Brault, Senior Partner et expert logistique au bureau parisien de Simon-Kucher.

Dans la création d’un produit logistique durable, plusieurs éléments entrent en jeu : les objectifs d’émissions, les actions, la conception des offres, les stratégies de communication et le pricing.

Hors, actuellement, les actions en faveur d’une réduction des émissions dans ce secteur ne sont pas suffisantes pour atteindre

une neutralité au carbone. Résultat : la compensation carbone reste à l’ordre du jour.

Quelles sont les attentes des entreprises ? Sont-elles demandeuses de certaines mesures en particulier ?

L’étude jette un pavé dans la marre, et révèle qu’elles n’ont pas de préférence claire quant aux mesures à prendre.

Seules 28% considèrent la prévention des émissions comme la mesure la plus importante, et 20% d’entre elles estiment que les systèmes de compensation du carbone et même… le “greenwashing” par l’échange de certificats, sont presque aussi importants.

Conclusion, il n’est pas certain que le marché soit prêt pour des solutions logistiques coûteuses mais véritablement neutres sur le plan climatique, comme l’utilisation de carburant durable dans le fret aérien.

Les clients veulent des solutions simples, par exemple sous la forme d’un produit standard unique. Ils estiment aussi que la décision de « passer au vert » doit de préférence être laissée aux entreprises de la logistique.

Selon l’étude, la volonté de payer pour une logistique durable diffère fortement d’un segment à l’autre, et va de « l’activiste »

à « l’ignorant ».

Comment faut-il s’y prendre pour faire avancer les choses ?

Franck Brault estime que proposer « un seul produit « vert » n’est pas la solution optimale. Le défi consiste selon lui à répondre à la demande de solutions simples, tout en développant une offre aussi adaptée que possible à chaque segment de clientèle. Et in fine, la clé du succès, c’est la monétisation de la logistique neutre en carbone.

Les marges étant globalement faibles dans le secteur de la logistique, les entreprises de logistique seront en effet contraintes de répercuter les coûts que génère une plus grande durabilité.

Les entreprises de la logistique et du transport doivent donc améliorer la manière dont elles fixent leurs objectifs et vendent pro-activement leurs solutions logistiques durables.

Les clients seront-ils prêts à payer plus cher pour une logistique plus respectueuse de l’environnement ? Dans le cas contraire,

les gouvernements devront renforcer les réglementations