Etude : les camions gaz à nouveau sur la sellette

A quelques semaines du salon Solutrans, Transport et environnement (T&E) frappe fort. Selon des tests indépendants sur route commandés par l’ONG, les camions au gaz naturel liquide (GNL) ne seraient pas meilleurs pour l’environnement que les camions traditionnels au diesel, et pollueraient « bien plus que ne le prétendent les
fabricants ».

De fait, l’Université technologique de Graz a comparé un camion S-Way GNL d’Iveco avec son équivalent Diesel (sur un Stralis). Elle a mesuré à la fois les émissions dioxyde de carbone, de protoxyde d’azote et de méthane, au niveau des pots d’échappement, mais aussi du puits au réservoir.

L’université a ensuite calculé la quantité de GES qui restaient dans l’atmosphère après l’émission, pendant vingt
ans et cent ans.
Il en ressort qu’un camion GNL émet en moyenne 13% de plus de gas à effet de serre, en 20 ans, qu’un camion doté d’un moteur diesel.

Ce mauvais bilan s’explique par des fuites de méthane lors de l’extraction du gaz naturel et par les GES émis par les camions citernes transportant le GNL, et lors de la liquéfaction du gaz naturel en GNL.

Sur 100 ans, le bilan est à l’inverse plus favorable pour le GNL (-7,5 % d’émissions de GES) car le méthane a une durée de vie plus courte que le CO2 dans atmosphère (12 ans contre 100 ans).

Mais… le méthane ayant un impact « beaucoup plus important » sur le réchauffement climatique que le CO2 dans les vingt ans qui suivent son émission, « le récent rapport du Giec montre qu’il faut absolument le réduire pour éviter des hausses catastrophiques de température ». A cela s’ajoutent les émissions de particules cancérigènes. En conduite citadine et rurale, le camion GNL a émis 37 fois plus de particules ultra-fines que son équivalent diesel.

L’ONG remet également en cause les avantages supposés de la filière biométhane, estimant que l’alimentation des camions européens aux gaz renouvelables n’est pas envisageable, en raison d’une insuffisance de la quantité disponible.

L’ONG demande d’exclure les stations au gaz naturel des objectifs européens d’infrastructure de distribution de carburant, et que le gouvernement français mette fin aux mesures d’incitation à l’achat accordées aux camions GNL.