
L’opérateur historique du transport de marchandises par rail, filiale de la SNCF, qui a accumulé les pertes depuis 25 ans, s’était engagé à repasser dans le vert en 2021. La grève des cheminots contre la réforme des retraites et la crise sanitaire ont déjoué toutes les prévisions.
L’objectif que s’est fixé Frédéric Delorme, le président de Fret SNCF, est de dégager un résultat opérationnel positif en 2023. Un pari que le dirigeant est condamné à relever.
Conséquence directe de la réforme ferroviaire, l’année 2020 a surtout été marquée par la transformation de Fret SNCF en société anonyme dès le mois de janvier. Cela veut dire que l’entreprise peut disparaître au cas où elle ne serait pas rentable. Certes, la SNCF a bien repris la dette de sa filiale fret à hauteur de 5,2 milliards d’euros, mais le groupe ferroviaire public ne l’a dotée que d’un capital de 170 millions d’euros. Une dotation qui ne permettra pas de tenir longtemps si l’activité devait rester dans le rouge.
Le bilan pour 2020, c’est une baisse d’activité d’en moyenne un peu plus de 20 %, compte tenu du ralentissement global de l’économie française et de l’impact des deux confinements. La prévision pour 2021 est un vrai choc : Fret SNCF affichera une contraction des volumes transportés de – 20 %, par rapport à une année normale de référence qui pourrait être 2019.
Ce recul contraint la filiale de la SNCF à adapter ses moyens de production en réduisant ses effectifs. Il s’agira de muter un peu plus de 400 salariés sur 5300, dont une centaine de conducteurs, dans d’autres activités de la SNCF – en plus des départs à la retraite. Frédéric Delorme assure qu’il n’y a pas de plan de départs volontaires ni de plan social à la clé ! La société entend aussi céder des actifs immobiliers et vendre une centaine de locomotives en trop.