
Les semi-conducteurs sont des composants électriques indispensables à la production de milliards d’appareils électroniques. Il y a un peu plus d’un an, lors du premier confinement, la demande en matériel électronique a explosé, impulsée entre autre par le boom du télétravail.
Les usines qui fabriquent ces semi-conducteurs ont donc dû faire face à un pic de commandes difficilement gérable. A cela s’est ajouté la décision de Donald Trump d’interdire à Huawei de se fournir en matériau aux Etats-Unis qui a mis une pression supplémentaire sur le marché. La pénurie paralyse des usines entières à travers le monde – telles que Renault en France, Apple ou Ford aux Etats-Unis ou encore Nissan au Japon – au prix évidemment de pertes colossales.
Certaines sociétés de production ont manifesté leur volonté de renforcer leur capacité de production pour éviter d’être de nouveau prises de court. C’est notamment le cas de la société Intel qui a annoncé le lancement d’un programme de 20 milliards de dollars dans le but d’accroître ses capacités de production et de construire deux nouveaux sites en Arizona. Au sujet de la pénurie, Pat Gelsinger, son PDG, a d’ailleurs dressé un portrait pessimiste de la situation en affirmant que la crise mettrait au moins deux ans à se résorber.
Plus globalement, la pénurie de semi-conducteurs révèle la dépendance des pays occidentaux aux producteurs majoritairement asiatiques. Pour y palier, le gouvernement américain envisage une action rapide avec un décret ordonnant un examen complet des chaînes d’approvisionnement pour les biens essentiels. Les Etats-Unis pourraient aussi investir 52 milliards de dollars pour accélérer la création de nouvelles fonderies.
La pénurie s’inscrit également dans la guerre technologique entre les Etats-Unis et la Chine. L’Union européenne a elle-aussi affirmé que la dépendance de l’industrie automobile vis-à-vis de l’Asie était excessive. Il s’agirait donc de produire ces composants directement dans les usines européennes pour éviter une nouvelle paralysie des industries.