La Poste annonce un second plan d’investissement de 450 millions d’euros pour renforcer les capacités logistiques de Colissimo

Pour rappel, un premier plan d’investissement du même montant avait été adopté en 2018, mais la forte croissance des flux e-commerce a chamboulé la donne. 

Cette année, Colissimo franchira la barre des 500 millions de colis triés et livrés, après une hausse record de 29% en 2020. Et le groupe vise désormais le milliard en 2030.

Les 5 plateformes de tri ouvertes en 2018 lui avait permis de tripler ses capacités, portées à 900 000 colis par jour. Sans ce premier plan d’investissements, Colissimo aurait plafonné à 300 millions de colis / an et le groupe aurait été contraint de faire appel à des sous-traitants pour le tri et la distribution. 

Mais face à l’explosion du e-commerce, le groupe vient d’annoncer un second plan d’investissement de 450 millions (hors immobilier) sur la période 2023-2026. 

Il prévoit la construction de 5 nouvelles plateformes de tri dans lEst, lOuest, le Sud-Ouest et le Sud-Est de la France. 

La moitié de l’enveloppe totale ira à la création ou la modernisation dune centaine de sites de distribution. Un des objectifs prioritaires est de proposer le J+1 sur 90% du territoire (sans horaire garanti). 

En 2020, près de 13% des colis ont été livrés en J+1, dans la plupart des très grandes villes. A lissue du plan, donc fin 2026, ce taux devrait atteindre 40%. 

La montée en charge du réseau saccompagnera dune forte baisse du taux de sous-traitance : actuellement de 19% pour le tri et la distribution, il devrait descendre à 11% dici 2026. 

En plus de capacités renforcées, La Poste Colissimo veut enrichir ses services de livraison, en permettant au facteur d’appeler le destinataire sil voit ou pressent une difficulté de livraison. 

La montée en puissance du réseau de distribution doit en outre saccompagner dune amélioration des performances environnementales. Avec 420 grammes de CO2 émis par colis, Colissimo affiche déjà le meilleur score environnemental du marché. Depuis 2013, les volumes transportés ont augmenté de +67 % et dans le même temps les émissions de CO2 par colis ont été réduites de 28%. 

Pour faire mieux encore, le groupe va faire la chasse au km parcourus à vide. Le transport en caisses mobiles devrait ainsi éviter 70 000 tonnes de CO2 par an en 2025. Couplées au chargement en vrac, les caisses mobiles permettent en effet demporter 4000 colis, contre 1800 avec une semi-remorque classique. 

Autre levier, la poursuite de l’optimisation du schéma de transport. Le renforcement des capacités de tri des grandes plateformes, avec plus de portes à quai, a permis daccroître de 50% le nombre de liaisons directes vers les agences de distribution depuis 2019. 

Le groupe va également miser sur les livraisons urbaines vertes, en poursuivant l’électrification de sa flotte. Ainsi, 50% des véhicules de distribution devraient être électriques en 2023. 

On peut aussi parler des espaces de livraison urbaine (ELU), qui permettent la livraison en vélo cargo, et sont parallèlement implantés dans les grandes villes : il en existe déjà 2 à Paris, un 3e ouvrira en 2022 sur le site de La Poste rue du Louvre. Ce même dispositif est prévu à Lyon, Toulouse, Nice, Grenoble et Avignon. 

Dernière initiative, La Poste veut démocratiser l’emballage colis réutilisable grâce à 4 initiatives concrètes, dont un partenariat avec la start up Hipli. Une stratégie dont j’ai parlé dans cette même chronique le 28 octobre dernier.