
Le président russe Vladimir Poutine a assuré ce lundi 24 juillet que la Russie remplacerait l’Ukraine dans la fourniture de céréales à l’Afrique. Vladimir Poutine souhaite rassurer les pays africains quant à la capacité de la Russie à remplacer les céréales ukrainiennes. Cependant, il est difficile de dire si le président russe peut tenir sa promesse. Le Sommet Russie-Afrique qui se déroulera à Saint-Pétersbourg sera l’occasion pour Vladimir Poutine de discuter de ces questions avec les dirigeants africains. Il sera également l’occasion pour la Russie de renforcer ses relations avec le continent africain.
La Russie est déjà engagée dans d’autres accords commerciaux avec d’autres pays et elle ne dispose pas de la capacité de produire suffisamment de céréales pour répondre à la demande mondiale. La pénurie de céréales en Afrique est une crise humanitaire majeure. La Russie et l’Ukraine représentent ensemble environ 30 % des exportations mondiales de blé.
Les céréales russes conquièrent l’Égypte et l’Algérie
Les signes d’une augmentation des exportations en Égypte sont déjà perceptibles. En effet, la Russie prend progressivement le relais des exportations de céréales ukrainiennes dans ce pays. Par exemple, les importations égyptiennes de céréales venant de Russie ont augmenté de 50 à 57% depuis le début du conflit en Ukraine. Parallèlement, l’Algérie a également passé une commande de plus de 300 000 tonnes de blé meunier à Moscou.
Bien que l’Ukraine ait pu profiter d’un accord maritime sur les céréales pendant un an, sa production a néanmoins diminué de moitié. Dans ces circonstances, il est à se demander si la Russie pourra continuer à gagner des parts du marché ukrainien en Afrique. Actuellement, la Russie dispose encore d’importants stocks de la récolte de blé exceptionnelle de l’année dernière et la récolte de cette année s’annonce également abondante.
Incertitudes autour du rôle de la Russie dans l’aide humanitaire alimentaire en Afrique
L’inquiétude des pays africains est plutôt liée aux prix des céréales. Depuis l’annonce de la non-reconduction de l’accord en Mer Noire et des bombardements sur les ports ukrainiens, les prix ont augmenté de 8%. Le Programme alimentaire mondial (PAM) est de plus inquiet. L’Ukraine fournissait 40% du blé destiné aux pays connaissant de graves pénuries alimentaires. La Russie n’a pas précisé si elle comptait remplacer également l’Ukraine au sein de ce programme.
Dans ce contexte, le Sommet Russie-Afrique à Saint-Pétersbourg revêt une importance capitale pour aborder ces questions cruciales. Les pays africains chercheront des garanties et des réponses claires de la part de la Russie concernant les prix des céréales et le rôle qu’elle envisage de jouer dans l’aide humanitaire alimentaire.