Le groupe GEFCO est en vente

Selon une information de Reuters du 23 juin confirmées par plusieurs sources concordantes, le logisticien Gefco serait en vente. La compagnie ferroviaire russe Russian Railways qui possède 75 % du capital du logisticien a mandaté les banques d’affaires JP Morgan et Rothschild pour enclencher la vente de ses 75 %. Le groupe français dirigé par Luc Nadal et qui compte 11 500 salariés est aujourd’hui valorisé entre 1,5 et 2 milliards d’euros.

 

Quelles sont les raisons économiques de cette mise en vente ?

Il faut rester prudent car nous sommes seulement au stade préliminaire du mandat confié aux deux banques d’affaires. Petit retour en arrière. En 2012, alors que le groupe automobile PSA était au bord du gouffre, la compagnie Russian Railways a été appelé à la rescousse par la famille Peugeot et l’Etat français afin de renflouer les caisses de l’entreprise  et réduire la dette. En conséquence,  Russian Railways a déboursé 800 millions d’euros pour acquérir 75 % du capital. PSA avait gardé le solde.

 

La crise sanitaire a-t-elle précipité  la décision de vendre Gefco ?

Ce n’est pas un facteur aggravant. La cession n’est pas une surprise car la compagnie ferroviaire russe est en pleine revue stratégique. Sa participation dans un groupe français est devenue moins naturelle aujourd’hui que dans le passé. Le co-actionnaire de Gefco, Stellantis, fruit de la fusion en 2020 de PSA et du groupe Fiat Chrysler, fait aussi la revue de ses cocontractants. Même s’il reste le premier client de Gefco pour la supply chain des pièces automobiles, certains observateurs estiment qu’il n’est pas exclu que Stellantis sorte du capital de Gefco à cette occasion.

 

Le groupe Gefco serait-il dans la tourmente avec cette annonce de cession ?

Il a certes enregistré un recul de 19,7 % de son chiffre d’affaires en 2020 à 3,8 milliards d’euros du fait notamment du fort recul du marché automobile. Mais le PDG du logisticien mise en 2021 sur une stratégie de diversification. Fortement dépendant de Stellantis, le groupe travaille aussi pour Renault et Dacia. Le logisticien cherche les moyens de diversifier sa clientèle vers des fournisseurs automobiles de seconde main et des industries critiques comme l’aéronautique. Seule certitude, les candidats intéressés par Gefco,   industriels et fonds d’investissement devraient manifester leur intérêt après l’été.