Le marché du fret routier aux Etats-Unis sature, constate Transplace

Le fournisseur de gestion des transports a effectué sa mise à jour trimestrielle en se basant sur pas moins de 200 utilisateurs du système. Les résultats sont peu réjouissants : l’équilibre entre l’offre et la demande est dans le rouge. Les transporteurs doivent toujours faire face à de nombreux défis et se plient en 4 pour répondre au mieux à la demande malgré leur manque de capacité.

Les transporteurs se concentrent sur le fret qui rapporte le plus et utilisent les hausses de tarifs pour repousser le fret le moins rentable. Ils ont par exemple reporté leurs efforts sur les expéditions de grosses pièces, c’est-à-dire de plus de 2 mètres 50, et les charges lourdes, à savoir plus de 4 500 kg.

La qualité de service proposée est néanmoins altérée, surtout le transport LTL, c’est-à-dire pour les camions partiellement chargés. Les niveaux de service de LTL sont entre 5 et 10 points inférieurs aux niveaux de 2019, et les expéditeurs conseillent à leurs clients de prévoir un délai supplémentaire de 2 jours pour l’acheminement de leurs marchandises.

On a toujours les mêmes problèmes dans le secteur, la demande très forte pour commencer, qui ne faiblit pas. L’offre est quant à elle limitée par le manque de conducteurs. Rappelez-vous, une pénurie de conducteurs sévit actuellement, puisque le nombre de conducteurs a baissé drastiquement depuis le début de la pandémie. Aux Etats-Unis par exemple, le nombre de conducteurs en juillet 2021 est 23% inférieur à celui de janvier 2020.

Ben Cubitt, le vice-président principal des services de conseil et de réseau Transplace, a expliqué que les nombreux conducteurs qui avaient quitté l’industrie avaient souhaité partir à cause de la frustration amenée par la détérioration de l’efficacité du réseau.

Les conducteurs ont en fait commencé à quitter le secteur avant le début de la pandémie, mais la croissance exponentielle du e-commerce pendant le confinement a rendu ce manque de main-d’œuvre encore plus criant. Certains expéditeurs ont fait le pari d’une hausse des salaires pour attirer les travailleurs, sans réel succès malheureusement.

On ne sait pas vraiment quand ça ira mieux, mais on sait par contre que la situation risque de durer encore un moment. Transplace prévoit par exemple que 100% des camions soient activement utilisés jusqu’au troisième semestre au moins. Les acteurs du secteur vont devoir maintenir cette cadence et n’auront probablement pas de répit avant 2022.