Vendredi dernier, c’était la journée internationale des gens de mer. Les marins ont profité de cette journée pour faire retentir les cornes de brumes des navires dans tous les ports du monde. C’était l’occasion pour eux de se faire entendre suite à la forte période de crise pendant laquelle ils ont maintenu leur activité.

L’objectif avec cette mobilisation est d’interpeler les Etats sur la nécessité de reconnaître les marins comme des travailleurs essentiels pour qu’ils puissent avoir un accès prioritaire aux vaccins. Le 24 juin dernier, Jean-Emmanuel Sauvée, le président d’Armateurs de France, a déclaré « ce qu’on souhaite, c’est que l’ensemble des marins puissent être vaccinés au plus tôt ».

Armateurs de France a notamment rappelé que les marins étaient indispensables pour acheminer 90% des marchandises, tels que des biens de consommation essentielle ou des produits médicaux. Ils sont également chargés d’alimenter les réseaux énergétiques ou même d’entretenir les câbles sous-marins.

Il s’agit en plus de reconnaître l’effort des marins pendant la crise sanitaire, alors qu’on en a assez peu entendu parlé. Ce sont 400 000 marins qui ont été bloqués sur leurs navires pendant la pandémie : leur donner un accès prioritaire au vaccin serait donc un moyen de les remercier. Jean-Emmanuel Sauvée a notamment déclaré que c’était bien je cite « la moindre des choses qu’on leur doit »

Les inquiétudes concernent surtout les pays en développement, où pas moins de 900 000 marins ont un accès limité au vaccin selon la Chambre internationale de la marine marchande. Armateurs de France souligne notamment que 900 000 sur les 1,7 millions de gens de mer dans le monde viennent de pays en développement, où les vaccins pourraient n’arriver qu’à partir de 2024.

Pour les pays développés la vaccination s’annonce bien. Douze pays, dont la France, reconnaissent les marins comme prioritaires pour la vaccination. Des pays comme la Belgique, les Pays-Bas, ou encore certains ports américains ont quant à eux procédé à une vaccination sans distinction de nationalité.

Non, Armateurs de France avait déjà remis symboliquement un trophée collectif à la communauté des marins pour reconnaître leur effort malgré des conditions dégradées. L’organisation a également signé un courrier en avril adressé au gouvernement pour demander un accès prioritaire au vaccin pour les marins français. Cette initiative était en partie motivée par la mort de deux marins contaminés, et justifiée par l’espace exigu à bord des navires, qui accélérerait la propagation de l’épidémie.