Payer plus cher pour un service plus lent : les retards maritimes continuent de s’aggraver, selon project44

Le leader mondial de la visibilité en temps réel de la supply chain a dévoilé son rapport mensuel sur le secteur.

Les résultats sur les prix et les retards ont été compilés en analysant les données de suivi des conteneurs de project44 et les données de Xeneta, principale plate-forme d’analyse du marché et
d’étalonnage des taux de fret maritime et aérien.
Les données couvrent les mouvements de conteneurs dans le monde jusqu’à fin août 2021.

Les retards ont été mesurés comme la différence entre l’arrivée prévue et l’arrivée réelle au port d’arrivée. Quant aux taux à court terme donnés par Xeneta, ils se réfèrent à tout contrat valable moins de 32 jours, provenant des expéditeurs et des transitaires.

 

Quels sont les résultats ? 

 

Le manque de capacité et les conditions de pandémie entraînent une aggravation des retards de conteneurs qui, dans certains cas, durent plus d’un mois.

Les transporteurs facturent plus que jamais l’expédition de conteneurs. Les expéditeurs sont contraints de couvrir les augmentations de prix. A la clé, des pénuries pour les Fêtes, et le spectre de l’inflation : la persistance de taux d’expédition astronomiques, associée à un retard dans l’approvisionnement, provoque déjà des pressions inflationnistes dans l’économie en général.

 

Dans le détail

 

Selon les données de project44, la fiabilité des horaires des transporteurs maritimes continue de se dégrader, avec des retards allant jusqu’à 30 jours sur les routes Chine – UE et
près de 22 jours sur les routes Chine – côte ouest des États- Unis les plus touchées.

« Si les circonstances actuelles se maintiennent, nous allons voir beaucoup plus d’étagères vides à l’approche de la saison des fêtes, du Black Friday et même au-delà », estime Adam Compain, SVP Data Insights, project44.

Josh Brazil, VP Data Insights, enfonce le clou. Selon lui, il n’y a pas de solution miracle. A moins que la demande ne diminue de manière significative après les fêtes, le problème pourrait durer plusieurs années.

 

Taux de fret

 

Les taux contractuels à court terme signés entre les transporteurs, les propriétaires de cargaisons bénéficiaires (BCO) et les transitaires poursuivent leur hausse pluriannuelle sur les principales voies commerciales.

Les taux moyens pour les conteneurs Chine-UE ont grimpé de trois chiffres par rapport à l’année précédente sur les principales paires de ports, pour atteindre en août près de
13 000 $ par conteneur de type 40 pieds Standard Dry.

Pour les itinéraires Chine- côte Ouest des États-Unis, les taux contractuels à court terme ont augmenté de 102 % par rapport à l’année précédente, pour atteindre 6 570 dollars le mois dernier, selon Xeneta. La plateforme souligne que l’ensemble du secteur du transport maritime par conteneurs est en ce moment soumis à une grande pression, et que cela va continuer à se renforcer.

De nombreux facteurs à l’origine des retards sont liés au marché et aux pandémies, un contexte dans lequel les transporteurs encaissent des revenus records, aux dépens des expéditeurs et d’une économie mondiale qui voit se profiler le spectre de l’inflation.

Selon Patrik Berglund, PDG de Xeneta, une baisse des taux n’est pas à prévoir car la demande globale restera très importante. Et la prochaine saison des appels d’offres pourrait être, pour les chargeurs, la plus difficile de l’histoire du fret maritime. Des chargeurs qui ne peuvent plus absorber les coûts.