Retour des navires à voiles pour le fret maritime

C’est une bonne nouvelle pour la planète, le secteur du transport maritime va de nouveau miser sur les voiliers pour le transport de marchandises.

Le groupe français de cosmétiques Clarins par exemple a promis d’utiliser des navires à voile pour une partie de ses produits de beauté à destination des Etats-Unis. L’objectif d’ici 2023 est d’utiliser des voiliers sur sa ligne Saint-Nazaire/ Baltimore.

L’entreprise a donc signé une lettre d’engagement de transport maritime avec Neoline, une start-up nantaise qui développe un projet de navires à voile pour assainir le fret maritime. Neoline, est soutenue par la région Pays de la Loire et s’est fixée pour ambition d’être je cite « le premier armateur centré sur la sobriété énergétique, en s’appuyant sur une propulsion principale à la voile ».

Rappelons que Clarins s’est engagée dans une stratégie RSE avec pour ambition de devenir 100% neutre en matière plastique d’ici 2025 et de réduire de 30% son empreinte carbone.

Avec cet accord, le groupe français réduit déjà une partie de sa consommation d’énergie et 90% des émissions de CO2 liées à sa liaison transatlantique. A partir de 2023, Clarins s’engage également à dédier 20% de ses exportations au transport par cargo voilier vers les Etats-Unis.

Neoline a déjà investi entre 45 et 50 millions d’euros dans un premier navire qui prendra la mer début 2024 et en prévoit un second pour augmenter les départs à un toutes les deux semaines.

L’enjeu est principalement écologique. L’industrie du transport maritime est très polluante. Rien qu’en 2015, elle a généré 932 millions de tonnes de CO2, soit près de 5 fois les émissions de la France sur cette même année. L’OMI a annoncé que la situation pourrait empirer et que les émissions risquaient d’augmenter de 50 à 250% d’ici 2050, si on ne fait rien.

L’industrie du transport maritime repose quasiment exclusivement sur des carburants fossiles qui ont des conséquences écologiques désastreuses. Le fioul non raffiné utilisé par les navires dégage en plus des métaux lourds toxiques ainsi que du dioxyde de soufre et de l’oxyde d’azote.

Même si le projet est ambitieux, le transport maritime doit donc changer et prendre en compte le facteur environnemental. Si l’OMI s’est fixé l’objectif de réduire de 50% les émissions de CO2 d’ici 2050, il existe en réalité peu d’entreprises qui ont réellement pris en compte cette problématique.

Le secteur de la voile se développe tout de même, on peut d’ailleurs trouver dans nos supermarchés quelques marchandises transportées à la voile, sous le label ANEMOS. Les voiliers ne remplaceront donc pas dans l’immédiat les cargos, mais l’idée mérite davantage d’intérêt, surtout compte tenue de l’urgence écologique.