Tunnel Lyon Turin : Vinci et Eiffage se taille la part du lion

La société pilotant le tunnel du Lyon-Turin (TELT, Tunnel Euralpin Lyon Turin) a dévoilé mercredi 7 juillet le nom des trois gagnants qui creuseront la partie française du double tunnel ferroviaire du Mont-Cenis, long de 57,5 kilomètres. Soit 80 % de l’ouvrage (48 km) allant de Saint-Jean de Maurienne à la frontière italienne.

Ce sont les groupements français emmenés par Vinci et Eiffage (avec Spie Batignolles notamment) qui ont emporté l’appel d’offres,  avec deux contrats de respectivement, 1,43 et 1,47 milliards d’euros. Le troisième lot, de 3 km pour 228 millions d’euros, revient au consortium mené par le suisse Implenia, qui comprend le français NGE. Dans la mesure où la section transfrontalière est à 89 % souterraine, TELT doit encore attribuer fin 2021 ou début 2022, le contrat de creusement des 12,5 km restant du tunnel côté italien, de la frontière jusqu’à la ville de Suse (Piémont), d’une valeur estimée à 1 milliard.

Les 65 km de la section transfrontalière constituent le cœur du projet de nouvelle ligne ferroviaire mixte voyageur -fret, qui s’étendra au total sur 270 km de Lyon à Turin, dont 70 % en France et 30 en Italie.

C’est le mantra de TELT qui martèle que cette liaison est l’axe du réseau ferroviaire européen qui relie la péninsule Ibérique à l’Europe de l’Est. Il permet de traverser les Alpes en faisant circuler les trains à une vitesse de plaine 220 km pour les voyageurs  et 120 km/h pour le fret et de retirer en théorie 1 million de poids lourds des autoroutes alpines. Reste que le budget global ne cesse d’augmenter. Le budget de TELT avait été estimé en 2012 à 8,6 milliards d’euros mais aujourd’hui, le promoteur public franco-italien l’évalue à  10-12 milliards  en euros courants en 2030.

L’Italie a longtemps misé sur le fret routier et négligé le fret ferroviaire. Le président du Conseil, Mario Draghi, veut aujourd’hui profiter du plan de relance européen pour corriger ce déséquilibre avec le chantier du Lyon-Turin. A noter que 51 % des ressources de son plan de relance de plus de 221 milliards d’euros sont consacrées aux infrastructures, soit 113 milliards d’euros.