Un porte-conteneur en feu provoque une catastrophe écologique

Le porte-conteneur MV X-Press Pearl, qui effectuait une liaison entre l’Etat indien du Gujarat et Colombo au Sri Lanka, a subi une explosion le mardi 25 mai dernier alors qu’il était au mouillage à 14 km des côtes. Un incendie s’est déclaré le lendemain et s’est amplifié à cause de vents violents. Les autorités sri-lankaises ont mobilisé d’importants moyens de secours pour évacuer l’équipage, réduire la chaleur dans la zone enflammée en utilisant trois remorqueurs et tenter d’éteindre les flammes à l’aide de poudre chimique, en vain.

Le navire a ainsi erré en mer pendant deux semaines, avec à bord 1 486 conteneurs dont certains contenant plusieurs tonnes d’acide nitrique ou autres produits chimiques.

La première préoccupation concerne les produits chimiques à bord du navire et ses réservoirs, puisqu’il menace de se briser et de déverser 278 tonnes de fioul et 50 tonnes de gazole dans l’océan.  Son propriétaire a affirmé que les réservoirs n’étaient pas touchés, toutefois une opération internationale a été lancée pour éviter absolument une marée noire.

Malheureusement, les plages sri-lankaises ont déjà subi les conséquences de cette catastrophe puisque huit conteneurs de la cargaison sont passés par-dessus bord. Le problème ? Ceux-ci étaient remplis de millions de granulés plastiques destinés à l’industrie de l’emballage qui se sont déversés sur les plages.

L’économie locale est aussi directement impactée, notamment les secteurs de la pêche et du tourisme particulièrement développés dans la région de Negombo, située à à peine 40 kilomètres de Colombo. La pollution touche une zone de plus ou moins 80 km de côte autour de la capitale et menace en plus les écosystèmes de mangroves et de lagons.

Pour ce qui est de la pollution des plages, des équipes de nettoyage ont été mobilisées pour retirer le plastique. En parallèle, une enquête sur les causes de l’incendie et les dommages pour l’environnement a été ouverte après une plainte de l’Autorité de protection de l’environnement marin du Sri Lanka. Les autorités s’intéressent notamment à des fuites d’acide nitrique que l’équipage aurait remarquées dès le 11 mai, c’est-à-dire avant d’entrer dans les eaux sri-lankaises.

En ce qui concerne le feu à bord, il se poursuit toujours mais serait sous contrôle. Il faudra cependant selon le vice-amiral de la Marine du Sri Lanka, Nishantha Ulugetenne, encore plusieurs jours avant de venir à bout de l’incendie, si les conditions météorologiques le permettent.