La congestion du port de Yantian s’aggrave et menace le fret maritime

L’évènement est comparé au blocage du canal de Suez par l’Ever Given qui, rappelez-vous, avait eu des conséquences terribles sur le transport maritime en mars dernier. Cette fois ça pourrait être même pire, puisque le nombre de conteneurs bloqué à déjà dépassé celui de l’incident de Suez.

 

  • Pourquoi un tel blocage ?

De nouveaux cas de COVID-19 ont été signalés fin mai parmi les travailleurs du port. Pour contenir l’épidémie et empêcher une nouvelle vague, les autorités ont décidé de mettre en place des restrictions strictes, qui ont malheureusement perturbé le trafic. Les ports autour, tels que Nansha et Shekou, subissent également les conséquences du blocage de Yantian. Les responsables chinois ont cependant voulu rassurer l’industrie du transport maritime en affirmant que des programmes de tests et de quarantaine avaient été mis en place pour isoler les cas.

 

Au cours des 15 derniers jours, le port n’a pas pu gérer plus de 357 000 équivalents vingt pieds, contre 330 000 EVP pour l’incident de Suez, et le bilan va encore s’alourdir. Les compagnies de transport de conteneurs doivent s’adapter, faute de pouvoir accéder au port.

Environ 32%  de tous les navires approchant de Yantian ont déjà été retardés. Craignant une aggravation de la situation, plusieurs lignes de conteneurs ont annoncé qu’ils réachemineraient leurs navires loin du cluster de Shenzhen.

 

L’opérateur Maersk a déjà annoncé qu’il s’attendait à des retards de plus de 15 jours, notamment à cause de la baisse des niveaux de productivité du terminal à seulement 30% de son rendement habituel.

Cette congestion a entraîné une flambée des prix des expéditions depuis la Chine, qui représente une menace supplémentaire pour l’inflation mondiale. L’offre de conteneurs a été contrainte par les interruptions et la capacité des conteneurs pourrait encore diminuer de 50%.

Les retards surviennent à un moment déjà critique de pénurie et de déséquilibre d’équipement en raison d’une congestion sur la côte ouest des Etats-Unis. On attend donc une hausse des taux de fret, alors qu’ils atteignent déjà des niveaux record.

Si la situation persiste et prend encore de l’ampleur, ces retards menacent de se répercuter sur l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.